Le secteur immobilier traverse actuellement une période de crise, incitant les vendeurs à explorer des stratégies alternatives pour réussir leurs transactions. L’une de ces méthodes, parfois critiquée mais de plus en plus populaire, est la vente « off market ». Cette approche confidentielle consiste à proposer un bien, souvent atypique, à un fichier client restreint, échappant ainsi aux circuits classiques du marché immobilier public. Mais est-ce vraiment une option viable dans le contexte actuel de l’immobilier en crise ?
Prenons l’exemple de Gregory est Estelle et de la nécessité de vendre leur bien atypique de 80 m² à Paris en juillet dernier. Confrontés aux incertitudes du marché, ils ont exploré les divers réseaux immobiliers de leur arrondissement ainsi que des spécialistes en biens atypiques. Tous leur ont suggéré la vente « off market » comme une stratégie privilégiée pour leur bien hors du commun. Cette approche, souvent comparée à l’expression « off the record » se distingue par sa confidentialité. Contrairement aux annonces immobilières en ligne, elle ne cible qu’un public restreint, offrant ainsi une discrétion accrue.
La vente « off market » offre également l’avantage de tester le prix du bien, surtout dans un marché instable où les prix fluctuent constamment. Francois FAMIN, Agent immobilier pour Papangue Immobilier, explique : « Si les acquéreurs ont entamé la démarche de négociation, cela signifie que le bien est peut-être surévalué. Cela évite également de surexposer le bien au public, ce qui pourrait nuire à sa valeur à long terme ». Cette stratégie peut réserver des surprises agréables car l’agent peut présenter le bien en off à plusieurs candidats et trouver un acheteur qui a un coup de cœur. Autre avantage, cette approche rassure les vendeurs, car ils ont déjà vérifié la solvabilité de l’acheteur, minimisant ainsi les risques liés au financement.
Cependant, la vente « off market » suscite des interrogations quant à la qualité du fichier client détenu par les professionnels. Bien que ceux-ci n’aient aucune obligation de divulguer leur liste d’acheteurs potentiels, il est essentiel de faire confiance à l’agence qui a établi des contacts exclusifs avec des vendeurs soucieux de préserver leur confidentialité.
« Il n’est pas dans l’intérêt du professionnel de l’immobilier de mentir sur l’existence de son fichier client, car cela compromettrait sa crédibilité et sa réputation sur le long terme ».
Du côté de l’acheteur, la vente « off market » offre l’opportunité exclusive de découvrir un bien avant qu’il ne soit officiellement mis sur le marché. Cependant, cette opportunité unique exige une décision rapide et généralement sans possibilité de négociation. Autrefois réservée aux biens d’exception, cette approche s’est désormais démocratisée, touchant principalement des biens atypiques plutôt que des propriétés prestigieuses.
Cependant, malgré son attrait, la vente « off market » ne fait pas l’unanimité. Certains experts estiment qu’avec l’avènement des réseaux sociaux et des communications en ligne, cette méthode est devenue obsolète. Nombreux sont ceux qui critiquent cette approche en affirmant qu’il est essentiel aujourd’hui de vivre avec son temps et de cibler les réseaux sociaux et les publications nationales ou internationales en fonction du type de bien, plutôt que de convaincre les vendeurs d’opter pour une méthode potentiellement moins efficace.
En conclusion, la vente « off market » émerge comme une alternative discrète et efficace dans le contexte actuel de la crise immobilière. Toutefois, il est crucial pour les vendeurs et les acheteurs de peser les avantages et les inconvénients de cette approche, en tenant compte de l’évolution rapide du marché immobilier et des nouvelles tendances de communication.